Présentation de l'exposition "Wanted Bikers"

Ces portraits ont été pris à la fin des années 1980, lors de deux rassemblements mythiques de « Bikers » aux U.S.A : l’un à Loudon, New Hampshire ; l’autre à Sturgis, South Dakota. 



Situé près du Mount Rushmore où sont gravées dans la roche les têtes de quatre présidents américains, Sturgis est un village à côté des « Badlands ». Là où sont tournés les westerns. On se souvient du « The Battle of Wounded Knee. ». 


Les « motards » se rassemblent rituellement par milliers tous les mois d’août en rallyes. Ce sont d’immenses foires/spectacles en plein air. Ils jouent des rôles, assument des figures ésotériques. Certains sont plus lisibles que d’autres et renvoient aux mythes fondateurs de la conquête de l’Ouest : la frontière, le voyage, l’errance, les Indiens.

Philippe Vermès a voulu en savoir davantage, approcher le mythe « de l’intérieur » en quelque sorte. Il a donc monté un studio de fortune au bord de la route, près d’une station à essence avec fond de tissu noir. Il y a installé une chambre en bois (4 X 5 inches), un flash électronique et une boite à lumière. Attirés par l’appareil et la magie du Polaroïd négatif/ positif, les bikers sont venus poser avec leur moto, leur compagne, leur compagnie, leur famille, leur chien. 



Le résultat est en effet bien loin des images sulfureuses qui font partie de leur légende. Au contraire, ces portraits, âges, sexes et professions mêlés, réunissent des êtres humains sensibles, naturels, malicieux. 



Dans l’introduction du livre de Philippe Vermès « Straightening out the Corners : Portraits of American Bikers and Their Bikes » (édité en 1990 aux éditions Iris publications), A.D. Coleman écrit « Celui qui cherche à savoir ce que sont devenus les motards noirs de Robert Frank ou les jeunes cyclistes blancs, prolétaires de Danny Lyon, ce disciple de Frank qui photographia plus tard ces héros marginaux – peut se tourner vers l’oeuvre de Philippe Vermès. Peut-être les y retrouvera-t-il.

Ainsi que le portraitiste itinérant des petites villes d’autrefois, Philippe Vermès leur accorde le droit d’être vus sans jugement de valeur, car il les accepte tels qu’ils sont. Il en sort des portraits remplis d’informations, fourmillant des détails riches d’observation qui surgissent de deux traditions, celle de la photographie et celle de la peinture. Peintre de formation classique devenu photographe, Philippe Vermès est le dépositaire logique de ces deux démarches voisines ».
  • ©Philippe Vermès - biker - indien - 140 x 95 cm
    ©Philippe Vermès - biker - indien - 140 x 95 cm